Les associations Acceptess-T, Espace Santé Trans et OUTrans étaient pour la première fois représentées au symposium de la WPATH, association professionnelle internationale de santé trans, à Montréal du 17 au 20 septembre 2022.
Notre présence a été rendue possible grâce au travail collaboratif que nos associations ont avec les équipes de l’AP-HP qui prennent en charge les mineur·e·s trans et au soutien renouvelé de l’ARS Île-de-France. Cette collaboration entre professionnel·le·s de santé et associations de personnes concernées est remarquable et semble inédite dans les équipes internationales présentes au congrès.
Les associations de personnes concernées doivent être présentes quand des professionnel·le·s de santé, encore trop majoritairement cisgenres, parlent de transidentité. Nous avons ainsi assisté à des conférences de chercheur·se·s à la pointe des enjeux de santé trans et récolté des informations tant sur l’évolution des pratiques médicales que sur la lutte contre les détournements des données scientifiques que celleux qui s’opposent à la prise en charge des personnes trans font allègrement.
On ne peut que se réjouir du nombre important de professionnel·le·s de santé trans présent·e·s ainsi que de l’élection, pour la première fois, à la tête de cette organisation d’une femme trans, Marci Bowers. Mais cette visibilité nouvelle ne doit pas cacher la quasi absence des associations de personnes trans et les pratiques de la WPATH qui ont la vie dure et font que la très grande majorité des intervenant·e·s étaient des personnes cis. De même, nous récusons l’usage systématique de la dysphorie de genre comme prétexte aux actes médicaux : la transidentité ne doit pas être résumée à la souffrance que la société engendre aux personnes trans. Nous plaidons pour une prise en charge transaffirmative basée sur la seule autodétermination.
Notre participation ne vaut pas acceptation des Standard de soins (SOC8) qui viennent d’être publiés et sur lesquels nous avons une lecture critique.
La santé trans ne peut être respectueuse que si elle intègre largement les personnes trans et les associations qui les représentent. Nous comptons nous battre pour que ces pratiques inclusives deviennent la règle.