Existrans 2011 :
Lutter contre la transphobie d’Etat. Agir pour notre santé.
Dans la lancée de l’enquête Trans et santé sexuelle réalisée par l’INSERM, il devient urgent de mettre en place un réel travail d’études, de formations et d’actions sur la santé trans. Bien que nous ne disposions pas encore de données épidémiologiques sur la prévalence du VIH, tout porte à croire queles populations trans sont particulièrement touchées par cette épidémie. La prise en compte de cette question au sein du Plan national de lutte contre le VIH et les IST 2010-2014 montre bien son importance.
Plus globalement, le manque de formation et d’informations des praticiens de santé (gynécologues, urologues, généralistes) ne permettent que très rarement un suivi médical correct aussi bien au niveau des IST que d’autres pathologies lourdes (cancer de la prostate ou du col de l’utérus par exemple).
À travers ces questions de santé sexuelle, c’est toute une réflexion de santé globale trans qu’il est indispensable d’amorcer. Le rapport des personnes trans aux praticiens de santé est un rapport délicat qu’il est nécessaire de travailler afin de favoriser l’accès à la prévention, aux dépistages et aux soins.
OUTrans demande :
- Des études épidémiologiques sur la santé des personnes trans, et en particulier sur la prévalence du VIH-Sida
- Des campagnes de prévention contre les IST en direction des personnes trans.
- Des études sur les interactions entre traitements hormonaux et ARV.
- Que la séropositivité ne soit plus considérée comme une contre-indication à la chirurgie génitale.
Alors que la situation en France piétine, nous nous réjouissons de la publication des nouveaux standards de soins par la World Professional Association of Transgender Health le 25 septembre 2011. Absence de pouvoir diagnostic des psychiatres, facilitation des changements d’état-civil, prise en compte d’une pluralité d’identités, absence du « test de vie réelle », et bien d’autres recommandations sont pour nous des exemples que les autorités de santé se doivent de suivre pour la mise en place d’une politique de santé trans respectueuse des personnes et des identités.
La facilitation des parcours s’inscrit alors pour nous dans une perspective globale permettant aussi bien le respect des libertés individuelles qu’un meilleur accès aux systèmes de soins.
OUTrans exige :
- La dépathologisation des transidentités et son retrait des listes internationales de maladies mentales (DSM IV et CIM 10)
- La dépsychiatrisation effective des transidentités parce qu’il est intolérable que les différentes étapes de transition restent soumises au bon vouloir des psychiatres
- La reconnaissance de la transphobie comme discrimination au même titre que le racisme ou l’homophobie, et par conséquent, la prise en compte de la transphobie par le Défenseur des Droits.
- Un réel échange entre la HAS, le Ministère de la Santé, les personnes trans et les associations qui les représentent, pour que les trans, qui sont les premierEs concernéEs, soient enfin acteursRICES dans la révision du rapport sur la prise en charge de la transidentité en France
- La dissolution complète des équipes hospitalières
- Le respect de l’article R4127-6 du code de Sécurité Sociale qui garantit à chacunE le libre choix de son médecin
- Le remboursement à 100% des frais médicaux de transition sans condition
Malgré la condamnation de la France par la CEDH en 1992, les changements d’état-civil restent soumis à la stérilisation des personnes trans. De plus, il est inacceptable que les tribunaux imposent des expertises médicales afin d’obtenir ce changement d’état-civil. Sur ces points, l’Australie fait figure de précurseur en facilitant cette procédure. Il y est désormais possible de choisir son genre – « homme », « femme », ou « x » – sur simple déclaration. Alors que dans de nombreux pays à travers le monde, cette procédure est de plus en plus simplifiée, la situation française est d’autant plus intolérable. Ne pas pouvoir changer facilement son état-civil, c’est se retrouver confronté à des difficultés d’accès à l’emploi, à la précarisation, à de nombreuses discriminations, aux mauvais traitements policiers, etc.
OUTrans réclame :
- Un accès facilité au changement d’état civil, c’est-à-dire la suppression des obligations de traitement hormonal, de suivi psychiatrique, d’opérations chirurgicales
- La suppression immédiate de la stérilisation obligatoire des personnes trans réclamée par les tribunaux
- La suppression du recours aux expertises médicales, humiliantes et souvent vécues comme des viols, et ce y compris pour les personnes ayant été opérées à l’étranger
- L’application de ces mesures aux personnes de nationalité française comme aux résidents étrangers.
C’est pour défendre l’ensemble de ces revendications qu’OUTrans marchera lors de la 15ème Existrans ce samedi 1er octobre.
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outrans@gmail.com