COMMUNIQUÉ DE PRESSE – SAMEDI 2 JUILLET 2016
POURQUOI OUTRANS ET ACCEPTESS-T
NE PARTICIPENT PAS À LA MARCHE DES FIERTÉS
OUTrans et Acceptess-T ne participent pas à la marche des fiertés pour la 1ère fois depuis de nombreuses années. Il nous semble important d’en expliquer les raisons.
Au-delà du mot d’ordre décidé cette année, l’Inter-LGBT ne s’est pas donné les moyens de préparer la marche en concertation avec les associations trans. Le carré de tête constitué à son initiative n’est pas représentatif des revendications portées depuis des années par le collectif Existrans, qui rassemble à ce jour le plus grand nombre d’associations trans en France.
Nous regrettons de ne pas pouvoir porter nous-mêmes ces revendications, et refusons de servir de caution à l’Inter-LGBT, dont le positionnement ambigu à l’égard du mouvement trans interassociatif aurait mérité une clarification bien en amont de la marche.
C’est pourquoi, bien que solidaires et signataires des initiatives alternatives mises en place, notamment par le pôle radical, nous avons décidé après avoir marché à la Pride de Nuit que le boycott de la Marche des Fiertés était plus cohérent avec notre positionnement.
Nous refusons également de cautionner les revendications tièdes et équivoques retenues par l’Inter-LGBT dans son plaidoyer politique. La procédure d’un changement d’état civil libre et gratuit, sur simple déclaration en mairie, récemment appuyée par le Défenseur des Droits, n’apparaît pas même explicitement dans son communiqué d’appel à la marche – pas plus que la notion essentielle d’auto-détermination.
Dans un mélange écrasant de lenteur et d’arbitraire, les exigences médicales et psychiatriques des tribunaux de grande instance font toujours peser sur les personnes trans le poids de la pathologisation et la violence de la normalisation des corps et des identités. Ces dispositifs institutionnels transphobes sont autant de freins pour notre accès aux soins, à l’éducation, à l’emploi, au logement, à la filiation, aux droits les plus élémentaires.
Réduites à l’état de citoyenNEs de seconde zone, les personnes trans font face à de fortes disparités régionales d’un tribunal à l’autre. Pour celles et ceux qui répondent aux critères de stérilisation exigés par les juges, la procédure actuelle reste longue et coûteuse, et donc inaccessible aux personnes les plus précaires. Sans parler des mineurs et des ressortisantEs étrangerEs vivant sur le territoire français, encore excluEs d’office de cette procédure et des projets de législation actuellement en cours.
Nous espérons que nos revendications seront entendues au plus vite et qu’une meilleure collaboration interassociative permettra de faire aboutir notre combat dans les meilleurs délais.
Enfin nous espérons que l’Inter-LGBT composée majoritairement d’associations LG se positionne en tant qu’allié et non comme un leader, et de ce fait se comporte en tant que tel. Nous attendons de l’inter-LGBT un soutien et un appui de nos revendications et de nos décisions.
Nos luttes nous appartiennent et nulLE ne peut ni ne doit les mener en notre nom.