L’inclusion des personnes trans et/ou intersexes dans les structures sportives (associations, clubs et fédérations) est une nécessité sportive, morale, sociale et politique.
Trop souvent discriminées, victimes d’agressions verbales et physiques, ignorées ou moquées, ces personnes doivent avoir accès librement et en toute sécurité à la pratique d’un sport ou d’une activité de mieux-être.
Là est l’objectif de la charte d’inclusion des personnes trans dans les structures sportives.
Le besoin d’une activité physique est primordial, revendiqué par La Charte de l’UNESCO qui garantit depuis 1978 que « la pratique de l’éducation physique et du sport est un droit fondamental pour tous ».
Cette inclusion est une question de droit humain et les associations sportives ont le devoir de veiller scrupuleusement à ce qu’elle se déroule dans les meilleures conditions. Les clubs de sport doivent garantir un accueil digne et respectueux aux personnes trans et intersexes, prendre en considération leurs besoins spécifiques, leurs histoires et leurs chemins de vie.
Il est du devoir des instances sportives et fédérales (affinitaires et délégataires) de bien soutenir et accompagner les personnes trans et intersexes dans leurs pratiques sportives. Les structures signataires s’engageront donc à garantir aux personnes trans un accueil bienveillant, sécure et respectueux de la singularité et des parcours de chacun-e.
Acceptess-T, OUTrans et la Fédération Sportive LGBT+ œuvrent pour que cette charte puisse être diffusée au mieux auprès des associations LGBT mais aussi auprès de toutes les institutions sportives. Cette charte garantit à la personne trans et/ou intersexe la sécurité dans sa pratique sportive et la possibilité pour elle d’être accueilli-e dans un cadre bienveillant et non-discriminant.
Il reste bien du travail à accomplir :
- Déconstruction des liens entre hormonothérapie/intersexuation et dopage,
- Révision des règlements sportifs en sorte d’autoriser les personnes trans à concourir
- dans la catégorie de genre de leur choix,
- Tenue dans les piscines respectueuse du corps et des choix de la personne,
- Réflexion profonde à entamer sur la mixité des pratiques, etc.
Cette charte est le début d’un travail de longue haleine destiné à changer les mentalités et les regards sur les personnes trans et/ou intersexes.
Le texte de la Charte sport et trans
LA PRÉSENTE CHARTE, SIGNÉE APRÈS DÉLIBÉRATION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION OU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION OU DU CLUB SPORTIF CI-APRÈS, A POUR OBJECTIF DE FACILITER ET PROMOUVOIR L’INCLUSION DES PERSONNES TRANS ET NON BINAIRES ET DE FAVORISER LEUR PRATIQUE SPORTIVE.
La charte a été initiée par l’organisation du TIP, OUTrans, Acceptess-T et la FSGL, par des personnes trans, au début des années 2010 dans l’optique d’inclure les personnes trans’ d’abord dans le TIP. Présentée et signable depuis octobre 2016, elle a été diffusée principalement au sein des associations affiliées à la Fédération Sportive LGBT+. La charte est un outil qui permet de donner des pistes d’inclusion aux associations sportives, pour que les personnes trans’ y soient accueillies, incluses et accompagnées, pour leur permettre d’avoir une pratique sportive et de s’y épanouir quel que soit leur parcours de transition. Cette charte vise également à mieux faire connaître et mieux faire comprendre les besoins spécifiques des personnes trans et non binaires auprès des autorités sportives, des structures fédérales, des organisateurs d’événements et des responsables associatifs.
L’association signataire de cette charte s’engage ainsi à :
1. Soigner son langage : en utilisant autant que possible des termes neutres pour s’adresser à un groupe ou à une personne inconnue ; en respectant les préférences de genre, de nom et de civilité de chaque participant·e.
2. Soutenir : si une personne transitionne au sein du club, il convient de lui demander si et comment elle souhaiterait être accompagnée, en prenant les décisions avec elle et non pour elle.
3. Inclure : en mettant tout en œuvre pour inclure les personnes trans et non binaires au sein de la structure, tout âge confondu, afin que la personne soit en mesure de jouer dans la catégorie de son choix et même si elle est contrainte de continuer à jouer dans la catégorie correspondant à son genre assigné.
4. Protéger : en garantissant que l’intimité de chacun·e soit préservée dans les espaces genrés (si la structure possède des toilettes, des vestiaires ou des douches).
5. Respecter : partir du principe que chacun·e choisit les toilettes/douches/vestiaires qui lui conviennent le mieux et accepter qu’on ne peut déterminer le genre d’une personne sur la base de sa seule apparence.
6. Mettre à jour : en adaptant les documents et les dossiers de la structure et de la personne concernée, en utilisant son nom d’usage dans les meilleurs délais.
7. Communiquer : en mettant en valeur les pratiques inclusives véhiculées par la structure (ex : signature de cette charte, règlement inclusif, organisation des vestiaires/infrastructures)
8. Combattre : en mettant sur « le banc de touche » les stéréotypes et les normes de genre.
9. Disqualifier : en veillant à ne pas encourager ou banaliser toute remarque (« vanne ») ou attitude sexiste, transphobe, biphobe, lesbophobe, homophobe, enbyphobe, intersexophobe et en prévoyant un dispositif disciplinaire en conséquence.
10. Se sensibiliser : en intégrant des séances de sensibilisation à la lutte contre la transphobie et l’enbyphobie.
Les associations trans et la FSLGBT+ avec le soutien des acteurs institutionnels du sport (Ministère, DILCRAH), s’engagent par ailleurs à assurer formations et rencontres régulières auprès des associations sportives et des autorités fédérales à chaque fois que les situations le nécessiteront.